Durant le confinement, les photos de plats faits maison ont été nombreuses sur les réseaux sociaux. On a eu enfin le temps de prendre le temps, de changer nos habitudes. Certains ont redécouvert leurs cuisines et notamment comment préparer un gâteau ou un plat. Pendant que d’autres redécouvrent la convivialité d’un repas pris ensemble. Plusieurs études se sont penchées sur les habitudes alimentaires du confinement des Français, notamment celle de l’Observatoire des nouveaux modes de restauration Datalicicious.
Les nouvelles habitudes alimentaires du confinement : entre petits plaisir et fait maison
Une autre façon de se faire plaisir
Durant le confinement, les Français ont donné une place importante aux repas et à leurs préparations. Et, durant cette période qui a généré du stress, de l’anxiété, on a tendance à privilégier les choses qui font plaisir. Comme le sucré, par exemple. C’est pourquoi dans le top de ce que les Français ont préparé le plus durant le confinement, ce sont des gâteaux (36 %) ou des desserts et beaucoup de parents l’ont fait avec les enfants. 26 % en ont profité pour se former en regardant des recettes ou des tutos. Pour les parents, c’est surtout un bon moyen de se faire plaisir, de redécouvrir le plaisir de cuisiner ensemble, et surtout d’occuper les petits et leur éviter de passer la journée devant des dessins animés.
Contrôle de la situation
Mais les plats faits maison ont aussi connu un certain succès, ainsi près d’un tiers des Français ont déclaré avoir pris des repas entièrement préparés par leurs soins. Cette nouvelle habitude a surtout été suivie par 42 % des 18-24 ans. La préparation des plats peut être l’occasion de « meubler » une journée, décider du plat, faire les courses, préparer et déguster ensemble un repas. Parce que cuisiner c’est surtout une activité qui rassure et qui peut être un bon refuge anti-stress.
En effet, face à cette situation exceptionnelle qui nous fait perdre nos repères et qui nous pousse à changer nos habitudes, cuisiner serait aussi un bon moyen de se prouver que nous contrôlons encore quelque chose. Les gestes, les aliments que nous choisissons, les ustensiles, notre cuisine, tout ceci contribue à nous donner un cadre que nous connaissons. C’est finalement assez rassurant.
Se retrouver en famille
Mais préparer les repas c’est aussi fixer un cadre qui rythme les journées ; petit-déjeuner, déjeuner, dîner... c’est ainsi que 79 % des Français ont adopté des horaires réguliers pour se restaurer.
Autre signe de changement, la prise des repas. Durant le confinement, les Français ont mangé en famille dans leur cuisine (20 % ) souvent en regardant le journal télévisé (17 %), les 18-24 ans eux aussi ont retrouvé le chemin de la cuisine (30 %) pour manger en famille. Car, selon une enquête sur « L’exode sanitaire », réalisée par Jean-Laurent Cassely et Jérôme Fourquet pour la Fondation Jean-Jaurès, 28 % des moins de 35 ans ont quitté la capitale, la plupart rejoignant leurs parents. Et dans ce cas, la famille mange ensemble malgré ce que voudraient les enfants. C’est ce que déplore Baptiste, exilé du Covid-19 chez ses parents et obligé de suivre le rythme de la famille. « J’ai mes habitudes : quand je bosse, je suis du style à commander un Deliveroo. Je dîne dans des boîtes en carton, je les jette et c’est bon. J’ai du mal à changer mon mode de vie pour mes parents. Je préférerais faire ma vie, manger seul s’il le faut. »
L’essor des produits bio
Durant le confinement, 1/5 des Français ont mangé français pour soutenir les agriculteurs et les petits commerçants de proximité. En majorité, ce sont les personnes des zones rurales (25%) et les seniors (24%). Enfin, 34% des Français plébiscitent une alimentation saine et équilibrée et, chose étonnante, ce sont plutôt les hommes (37 %) que les femmes (31 %) qui s’en préoccupent. Cette démarche s’est répercutée sur les achats de produits bio. Selon les données Nielsen, la vente des produits bio durant la semaine du 15 mars augmentait de 63 %, tandis que celle de l’agriculture traditionnelle de 40 %. La valeur du panier moyen bio augmentait également de 48 % passant de 40 à 59 euros. Cet engouement n’a rien de très étonnant, les produits bio sont perçus comme plus naturels et surtout ne connaissent pas de rupture d’approvisionnement comme les produits conventionnels. Enfin, les commerces de proximité et la vente en ligne sont souvent approvisionnés en produits bio, les Français en favorisant le local ont aussi favorisé le bio.
Enfin, la spécialité culinaire qui manque le plus aux Français est bien évidemment la cuisine traditionnelle, le bon gastro ou la bonne brasserie manque à 44 % des gastronomes, viennent ensuite à égalité (25 %), le chinois, la pizza et les burgers. On le voit, les Français changent leur façon de manger durant le confinement reste à savoir si ces changements seront pérennes…
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Journal alimentaire d'un confiné
Sources :
Observatoire des nouveaux modes de restauration Datalicious
Le Monde
Nielsen