Surpoids et obésité sont très souvent mis en cause dans l’apparition du diabète de type 2. En effet, la surcharge pondérale – conséquence d’une alimentation non adaptée et d’un manque d’activité physique – favorise le développement de cette maladie chronique, parfois surnommée « diabète gras ». Mais surpoids et diabète sont-ils indissociables ? Peut-on seulement incriminer le surpoids ? Explications.
Surpoids et diabète : un lien avéré
Les personnes en surpoids ont davantage de risques de développer un diabète de type 2, c’est un fait. Et les chiffres vont dans ce sens. L’étude Entred de Santé publique France a souligné que 80% des diabétiques sont en surpoids ou obèses. Pour rappel, le surpoids correspond à un IMC compris entre 25 et 29,9. Au-delà, il s’agit d’obésité. Le surpoids constitue bel et bien un facteur majeur d’expression du diabète de type 2, la majorité des nouveaux cas de diabète font d’ailleurs suite à des prises de poids successives. Un tour de taille de plus de 80 cm chez les femmes et 94 cm chez les hommes ainsi qu’un IMC élevé doivent faire l’objet de mesures de la glycémie.
En cause notamment la graisse viscérale, stockée autour des viscères contenus dans la cavité abdominale (estomac, foie, reins, pancréas…), qui s’accumule suite à une alimentation déséquilibrée et le manque d’activité physique. Majoritairement situé au niveau du ventre, l’excès de tissu adipeux viscéral va libérer une grande quantité d’acides gras libres et d’agents inflammatoires dans le sang, qui empêchent les muscles et le foie d’absorber le glucose (sucre présent dans le sang). C’est notamment cette stagnation dans le sang qui va poser problème. Le pancréas va s’essouffler à produire de l’insuline afin de réguler la glycémie (taux de sucre dans le sang) pour ensuite s’épuiser et ne plus produire suffisamment ou correctement l’insuline. Face à ce défaut d’insuline (insulinopénie) ou ce dysfonctionnement (insulinorésistance), le taux de glucose dans le sang ne peut plus être régulé. C’est ainsi que le diabète s’installe, lentement mais sûrement.
Mais le surpoids n’explique pas à lui seul l’incidence du diabète
Le surpoids ne suffit pas à provoquer cette maladie chronique. Il s’agit avant tout d’un déclencheur. Tous les obèses ne sont pas diabétiques et 20% des diabétiques ont d’ailleurs un IMC normal (entre 18.5 et 25). Si le lien entre surpoids et diabète de type 2 est indéniable, d’autres facteurs doivent être pris en compte.
En effet, certaines personnes sont prédisposées à le développer, lorsque l’un des deux parents ou les deux souffrent aussi d’un diabète de type 2 par exemple. Si l’un des deux parents est lui aussi diabétique, la prédisposition génétique de développer cette maladie chronique est de l’ordre de… 40%. Elle grimpe jusqu’à 70% si les deux parents sont diabétiques.
Mais attention, il est question de prédisposition génétique seulement. Deux personnes peuvent être en surpoids avec un excès de graisse viscérale, toutes deux ne développeront pas nécessairement un diabète de type 2. C’est avant tout l’interaction entre terrain génétique et environnement (mode de vie, alimentation, sédentarité...) qui est en cause dans l’incidence du diabète.
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Sources :
Fédération française des diabétiques
Santé publique France
Centre européen d'étude du diabète
Lanutrition.fr