Un dîner trop tardif favorise-t-il la prise de poids ?

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La rumeur persiste et enfle depuis de nombreuses années : dîner trop tardif et prise de poids pourraient être liés. Mais n'est-ce qu'un mythe ? Ou au contraire une réalité physiologique ? Si vous faites partie des adeptes du dîner tardif, sachez que ce n'est peut-être pas la meilleure solution pour perdre quelques kilos superflus... 

Dîner trop tardif et prise de poids : le mystère s'éclaircit

Les études se multiplient afin de comprendre le rapport entre un dîner pris sur le tard et la prise de poids. Une étude, à paraître dans le dernier numéro du Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism, a évalué l'impact sur la glycémie et les graisses brûlées selon l'heure du dîner. Les participants alternaient une période avec un dîner à 18h, puis une autre avec un dîner à 22h. Dans les deux cas, le coucher était à 23h. Au terme de l'étude, l'équipe de recherche a constaté que le dîner à 22h augmentait le pic de glucose de 18% pendant que la quantité de graisses brûlées diminuait de 10%. En d'autres termes, dîner trop peu de temps avant le coucher favorise prise de poids et diabète de type 2. Il s'agit certes d'une étude de petite ampleur (20 participants) mais elle vient entériner les conclusions de précédentes études, comme par exemple deux études datant de 2013 et 2014 menées sur des femmes, qui signalaient que plus les volontaires mangeaient tôt, davantage elles brûlaient de calories.

Quand les hormones s'en mêlent

Lors du Congrès SLEEP 2017, des chercheurs de l'Université de Pennsylvanie ont mesuré l'impact de l'heure des repas sur l'activité hormonale. Et leurs recherches n'ont pas été vaines. Ils ont constaté que les personnes dînant tôt sécrétaient aux bons moments la ghréline (hormone qui stimule l'appétit) et la leptine (signalant la satiété). De fait, la sensation de satiété arrivait plus tôt et les prises alimentaires ultérieures étaient régulées. Mais l'impact des prises alimentaires sur la sécrétion d'hormones ne s'arrête pas là ! Notre organisme sécréterait de fortes quantités de cortisol le soir, ce qui contribuerait à stocker les calories ingérées sur le tard.

Dîner trop tardif : un impact sur le risque de maladies chroniques

Si le dîner tardif a un impact sur les graisses brûlées et sur la sécrétion hormonale, il peut aussi avoir un impact sur notre santé métabolique. Toujours lors du Congrès SLEEP 2017, l'équipe de l'Université de Pennsylvanie a mesuré les données de santé d'un groupe de participants durant 16 semaines. Les 8 premières semaines, les repas devaient être compris entre 8h et 19h puis, sur les 8 semaines suivantes, la plage alimentaire allait de 12h à 23h. Là encore, les heures de sommeil étaient fixes, de 23h à 9h. L'équipe a constaté qu'un dîner sur le tard augmentait non seulement le poids mais aussi le taux de glucose, le taux d'insuline et encore le taux de cholestérol. Quelles conséquences à long terme ? Diabète de type 2, hypercholestérolémie et risques cardiovasculaires. Vous l'aurez compris, pour votre santé, il vaut mieux dîner tôt !

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Sources :
Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism
National Library of Medicine

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