Le contenu visuel de l'assiette est omniprésent, sur les espaces publicitaires, sur les réseaux sociaux ou encore dans les magazines. Ce contenu est mis en valeur, présenté de manière particulièrement attrayante afin de susciter le désir des consommateurs, notre désir. Mais cette assiette ou ces aliments qui s’offrent à nos regards paraissent-ils plus équilibrés ? C’est ce qu’a tenté de comprendre une équipe de l’Université de Californie du Sud.
Présenter un repas attrayant pour paraître plus sain ?
Une étude de l’Université de Caroline du Sud, très justement intitulée Pretty Healthy Food : Comment et quand l’esthétique améliore la santé perçue, a souhaité évaluer l’impact de l’esthétique sur nos perceptions de la nourriture. Le point de départ de ladite étude ? Un constat simple : chaque personne serait exposée chaque année à près de 7 000 publicités liées à des produits alimentaires ou à des restaurants. Et c’est forcément pour mettre en valeur les produits, car l’esthétique est corrélée à la notion même de plaisir. En effet, cette étude souligne que le plaisir visuel lié à la perception d’aliments attrayants active les circuits de récompense du cerveau. Mais, fait intéressant, le plaisir tend à être associé à une nourriture déséquilibrée, trop grasse ou trop sucrée. L’une des universitaires ayant participé à l’étude, Linda Hagen, souligne d’ailleurs que « de nombreuses personnes ont l’intuition générale que la nourriture est savoureuse ou saine, mais pas les deux ».
Pour les auteurs de l’étude d’ailleurs, afin que les consommateurs aient une perception saine d’un aliment il vaut mieux que l’aliment soit le plus classique possible. Comment ? En respectant un aspect symétrique, un ordre et des modèles systématiques. Il s’agit de transmettre une perception naturelle de l’aliment, en opposition par exemple aux aliments transformés, à l’apparence guère naturelle et à la perception non équilibrée.
De l’importance de l’esthétique des aliments
Les expériences menées par l’équipe de l’Université de Caroline du Sud ont veillé à éclairer la manière dont les participants perçoivent le contenu d’une assiette selon la présentation. Tous les volontaires ont dû évaluer un toast à l’avocat, en ayant connaissance entre autres de la liste des ingrédients et du prix. Une partie des volontaires a évalué un toast à l’avocat joliment présenté sur du pain grillé quand l’autre a analysé un pain grillé peu ragoûtant et une absence de présentation. Et l’équipe de recherche a pu constater que les volontaires au pain grillé bien présenté le considéraient comme plus sain, moins calorique, plus nutritif et plus naturel que le toast dénué de présentation. Plusieurs expériences similaires, avec divers aliments, ont eu lieu et les résultats n’ont pas divergé. Donc, plus c’est visuellement attrayant, meilleure est la perception. Mais ce n’est pas tout.
L’esthétique pour jouer sur le prix
Si un aliment mis en avant par l’esthétique semble plus sain et plus nutritif, les volontaires semblent également prêts à payer davantage. Les volontaires ont là encore été scindés en deux groupes : l’un était confronté à un beau poivron, l’autre à un poivron moins attrayant. Pour le beau poivron, les volontaires estimaient un prix de vente bien plus élevé que le second poivron. Toujours selon Linda Hagen, « une jolie présentation peut fausser de manière optimiste les estimations nutritionnelles et avoir un impact négatif sur les décisions alimentaires ». Alors attention aux aliments à l’apparence trop attrayante et n’oubliez pas que l’esthétique ne fait pas tout…
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