Il y a quelques jours, Mélissa Bounoua dressait une véhémente argumentation pour le Huffington Post à l'encontre des régimes en usant de l'inoubliable plume de Mona Chollet. Cet article — « “Faire attention”, c'est déjà faire un régime (que vous ne devriez pas commencer) » — nécessite, à notre sens, quelques éclaircissements.
Régime et restrictions
Dans Beauté Fatale, Mona Chollet narre son premier régime, à l'âge adulte, préconisé suite à un souci de santé. Un régime qui lui a permis de perdre du poids mais aussi « une forme d'innocence vis-à-vis de la nourriture ». Auparavant mue par une quête constante du plaisir, le rapport à l'alimentation de Mona Chollet évolue brusquement, le binaire « appétissant/pas appétissant » laissant place à un « est-ce que... ? » face à tout aliment. Ce régime a changé sa vie et ses habitudes.
Il est intéressant de se pencher sur la notion de régime, en vogue mais également très connoté. Régime ne signifie pas restriction, le Trésor de la Langue Française le définit d'ailleurs comme une « alimentation raisonnée, caractérisée par le choix et le dosage des aliments en fonction des besoins de l'organisme ». Il s'agit donc avant tout d'adopter une alimentation équilibrée, ou « raisonnée », adaptée à nos besoins. Car c'est avéré, les mutations de nos habitudes alimentaires sont en partie responsables de l'explosion des maladies chroniques. Le diabète, les maladies cardiovasculaires, l'obésité ont un ennemi commun : l'alimentation. Aussi, puisque alimentation et santé sont étroitement liées, il apparaît nécessaire de tendre vers l'équilibre, de faire les bons « choix », de consommer des quantités adaptées afin de nous préserver. C'est ça, un vrai régime. Et c’est ce qui nous différencie chez WeCook : avoir une variété de recettes, pouvoir faire des écarts, s’alimenter dans les bonnes quantités, que l’on ait choisi l'un de nos « régimes diabète » ou l'un de nos « régimes obésité ».
Or, celui dépeint par Mona Chollet et ses « restriction[s] » semblent davantage s'apparenter à une alimentation hyperrestrictive. Les nouvelles habitudes alimentaires mises en place suite à ses problèmes de santé lui ont ôté toute satisfaction gustative, toute « innocence », elle qui prenait tant plaisir à « manger sans arrière-pensée tout ce qu'[elle] voulai[t], quand [elle] le voulai[t], autant qu'[elle] le voulai[t] ». Il semble dès lors légitime de s'interroger sur ses habitudes alimentaires passées, ainsi que sur les habitudes de l'ensemble de la population. Le point de vue de Mona Chollet s'entend : mangeons de bon cœur sans nous soucier du lendemain, vivons l'instant présent. Mais le fait est que le régime alimentaire actuel des Français n’est pas du tout adapté à leurs besoins. Les Français consomment des quantités bien trop conséquentes et des produits de moindre qualité. Parallèlement, leur santé décline inéluctablement à mesure que l'offre alimentaire augmente. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si 3,7 millions de Français prennent actuellement un traitement médicamenteux pour leur diabète, dont 90 % d'entre eux pour un diabète de type 2. Quant au surpoids et à l'obésité, cela concerne aujourd'hui près d'un Français sur deux de plus de 30 ans. Nous ne pouvons nous empêcher de penser que cette « innocence » que plaide Mona Chollet conduit tout droit vers le diabète ou l'obésité, avec tous les problèmes qui en découlent. C’est pour cela que sur WeCook nous travaillons à améliorer sans cesse nos menus et à vouloir les adapter aux besoins de chacun. Permettre ainsi à tous nos clients de ne pas être dans la restriction !
Du plaisir de manger à l'évolution de nos habitudes
Une journée difficile, une épreuve soudaine ou un moral en berne peuvent nous inciter à chercher une source de plaisir, un réconfort aux agressions extérieures. C'est bien souvent la nourriture qui va s'en charger, la quête du réconfort nous amenant presque inconsciemment au rayon sucreries et chocolats ou au fast-food du coin. Cette tactique s'avère efficace : le moral remonte en flèche donc, dès la moindre rechute, nous recommençons. Ce qui ne devrait être qu'un plaisir hebdomadaire devient rapidement une habitude quotidienne, là est le problème. Le plaisir devient une norme qui s'installe au détriment de l'équilibre. Peut-on pour autant blâmer les consommateurs en quête de réconfort ? Puisque ces produits à l'origine du plaisir sont présents dans les rayons des supermarchés, comment pourraient-ils nous nuire ?
Force est de constater que nous n'avons plus réellement conscience de ce qui se trouve dans notre assiette, aussi est-il fondamental de (re)découvrir ce que signifie bien manger, d'explorer de nouvelles sources de plaisir. Et c'est là l'un des objectifs de WeCook WeCare : allier équilibre alimentaire et plaisir. Il est possible de se régaler tout en gardant un œil sur son alimentation et, par voie de conséquence, sur sa santé. C'est ça, l'essence même de Wecook : inverser la tendance, faire de ce qui paraît à Mona Chollet — et à la majorité d'entre nous — « pas appétissant » un plaisir pour les papilles. Ce n'est qu'en découvrant et en nous régalant de ce qui jadis ne nous inspirait guère que l'on peut durablement modifier nos habitudes alimentaires.
95% des personnes qui ont fait un régime restrictif ont repris du poids
Souvent, les régimes sont initiés pour de mauvaises raisons. Quête d'un idéal, soumission à ce diktat de la minceur... nous pensons à l'été, à cet instant où notre corps va être offert à la vue de tous. L'image que la société nous renvoie de nous-même est bien souvent à l'origine d'un régime : deux femmes sur trois étaient au régime durant l'étude NutriNet Santé, alors même qu'elles n'étaient pas en situation de surpoids ! Un régime hyperrestrictif ne peut être pérenne : que l'objectif fixé soit atteint ou non, nous retrouvons nos anciennes habitudes alimentaires, créons des carences et finissons par reprendre du poids.
Si les régimes restrictifs fonctionnaient vraiment, cela se saurait depuis maintenant 40 ans que, chaque année, on vient nous présenter le nouveau régime minceur qui fait des miracles… sur le compte en banque de ceux qui en font la promotion ! Ces régimes se répètent inlassablement : d’abord nous nous restreignons, puis nous mangeons par plaisir quelques mois durant et passons une nouvelle fois à la phase restrictive. Notre corps, notre organisme et nos neurones ne peuvent supporter de trop fortes privations.
Un véritable régime ne sera durable que s'il n'est pas perçu comme répressif et que l’on y trouve du plaisir. Quand l’appétit va, tout va. Et c'est dans l'assiette que tout commence.