La restriction calorique et ses bienfaits sur la santé

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Un rapport de l’OCDE, paru en 2016, nous montre que près 60 % de la population mondiale a de l’embonpoint et 25 % de cette population est obèse. On sait désormais que le surpoids, et en particulier l’obésité, augmente le risque de développer des maladies chroniques tel le diabète de type 2, mais aussi des maladies cardiovasculaires et respiratoires et de plusieurs types de cancers. Face au surpoids, la restriction calorique semble la bonne solution. Mais elle a d’autres effets sur la santé. L’étude Calerie s’est penchée sur la question.

Les Français auraient-ils grossi ?   

En 2006, l’Union française des industries de l’habillement publiait les résultats d’une campagne de mensuration. Le résultat montre que les Français ont grossi. En 1970, les femmes, en moyenne, mesuraient 160,4 cm pour 60,6 kg et taillaient du 38. Aujourd'hui, elles mesurent 162,5 cm, pour 62,4 kg et s'habillent en 40. Les hommes sont passés de 170,1 cm pour 72 kg en 1970 à 175,6 cm pour 77,4 kg. On a souvent tendance à expliquer cette évolution uniquement par la sédentarité. Mais un article paru en 2013 montre clairement que le niveau d’activité physique n’ayant pas changé en 30 ans, il faut donc penser à l’alimentation. C’est pourquoi la restriction calorique est conseillée. 

Calerie 2, une restriction calorique à long terme

La petite étude américaine Calerie montre les effets de la restriction calorique (RC) sur 238 patients, hommes et femmes, d'âge moyen (21–50 ans), non obèses en bonne santé. Ils ont été divisés de façon aléatoire en deux groupes. Le premier a dû suivre un régime de restriction calorique de 25 %, le second mangeait ce qu’il voulait. Au bout de deux ans, le groupe RC avait réussi à baisser son apport calorique de 11,9 %, le groupe témoin de 0,8 %. Le groupe RC avait perdu 7,5 kg contre un gain de 0,1 kg dans le groupe témoin. Les résultats sont clairs, les participants ont réussi à suivre une RC de 11,9 % à long terme. Mais ils ont montré une réduction persistante et significative de tous les facteurs de risques cardio-métaboliques, le cholestérol, la pression artérielle, mais aussi diabétiques, la sensibilité à l’insuline, etc. Enfin, il a été remarqué une baisse du stress oxydatif.

La restriction calorique : en bonne santé plus longtemps

Au-delà de la perte de poids, d'après la thèse intitulée "Restriction calorique, santé et longévité" de M. Assri Jawad pour le diplôme d'état de docteur en pharmacie, les bénéfices de la restriction alimentaire sont : 
- Réduction des risques de développer des maladies cardiovasculaires, hypertension, hypercholestérolémies et diabètes de manière significative chez l’adulte sain. 
- Adaptation métabolique, réduction de l’insulinémie, de la sensibilité à l’insuline, et de la glycémie à jeun. 
- Réduction de la synthèse d’hormones antagonistes pléïotropes (hormones responsables de pathologies liées à l’âge comme le cancer).  
- Réduction du stress métabolique, de l’inflammation, augmentation des processus de contrôle, réparation et nettoyage cellulaire, suggérant une protection accrue contre les cancers et dysfonctionnements locaux. 
- Probable augmentation de l’espérance de vie, et de l’espérance de vie en bonne santé, supposable par les effets biologiques obtenus. 

Justement, quid de l'espérance de vie ?

Cette augmentation de l’espérance de vie a été étudiée. Selon les résultats, il semblerait que la restriction calorique nous ferait profiter plus longtemps d’une bonne santé et nous aiderait à ralentir le vieillissement biologique. Selon un article qui s’appuie sur l’étude Calerie 2, les résultats montrent « un ralentissement du vieillissement biologique (déclin graduel et progressif de l'intégrité des systèmes du corps survenant avec l'âge chronologique avancé) : tous les 12 mois, l’âge biologique des participants soumis à un régime de restriction calorique se trouvait augmenté de 0,11 an, tandis que celui du groupe de contrôle l’était de 0,71 an . »

En règle générale, la restriction modérée ne présente aucun danger. Beaucoup d’études ont scruté les effets de la restriction calorique modérée. Elles n’ont montré « aucune diminution des capacités psychologiques ou cognitives (…) aucune diminution de la qualité de vie, aucune altération du trouble du comportement alimentaire, ni souffrance physique ou mentale. Certaines études semblent même démontrer une amélioration de la qualité de vie perçue, et une diminution des troubles psychiques. »

De la restriction calorique à l’éducation nutritionnelle

Les résultats de Calerie 2 nous montrent que même très bien encadrés, les participants ont eu du mal à tenir une restriction calorique de 25 %. Ils ont réussi à atteindre 12 %.  Rappelons qu’une telle réduction correspond à 279 calories/jour, en moyenne, de moins à la fin de la première année et à 216 calories/ jour après deux ans. L’encadrement, de plus, n’avait pas pour objectif une éducation nutritionnelle, donc rien ne nous laisse supposer que les participants ont continué cette restriction. 

Finalement, la meilleure façon de perdre du poids à long terme et durablement est un régime équilibré et varié soutenu par une éducation nutritionnelle. Les régimes trop restrictifs peuvent conduire à des carences et, lorsqu’ils sont suivis par les parents, peuvent être la cause de troubles du comportement alimentaire des enfants mais aussi et surtout de problèmes de croissance. De plus, chacun sait qu’un régime trop strict, coupe la personne de toutes relations sociales, plus de déjeuner, de pots entre amis, etc. La meilleure chose à faire, ce serait de suivre ce conseil simple et facile du Dr Jean-Michel Lecerf, chef du service de nutrition à l’Institut Pasteur : « Je voudrais conseiller aux parents de manger eux-mêmes de façon variée et d’ainsi entraîner, par osmose et contagion, leurs enfants à faire de même ! Et faites du repas un moment de partage, de plaisir et de joie. »


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Sources :
- Synthèse Textile-Habillement de la FITH, n°12 - Hors-Série - février 2006
- International Journal of Epidemiology
- OCDE
- The Journals of Gerontology
- The Lancet
- Faculté de Pharmacie, Aix-Marseille Université
- Fondation Pileje

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